A première vue, Corleone ressemble à n'importe quel autre village de Sicile. Mais alors, pourquoi y-a-t'il tant de visiteurs? Le nom de Corleone suffit à attirer les curieux depuis des années : c'est le nom de la famille de Don Vito dans le film Le Parrain.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, puisque la ville de Corleone était l'un des bastions de la mafia pendant l'après guerre, et l'une des villes les plus dangereuses d'Italie.
Aujourd'hui en revanche, Corleone est une ville tranquille, presque ennuyeuse. Si les bars du centre n'affichaient pas autant de publicités inspirées par le film de Copola, il serait difficile de faire un lien entre le passé et le présent de cette ville. Si vous souhaitez en savoir plus sur la Corleone d'aujourd'hui, lisez donc les lignes qui vont suivre à propos de ce qu'on appelle l'antimafia.
La plupart des informations contenues dans ces pages web sont fournies par notre experte sicilienne Britta Bohn.
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Corleone est située sur la route nationale SS118 (sur la carte : ligne bleue). La SS118 se sépare en deux au niveau de Bolognetta, entre Palerme et Agrigente (SS121/SS189). Depuis Palerme, comptez environ 45 minutes pour rejoindre Corleone. Depuis Agrigente, il faudra emprunter la SS118.
Pour ceux qui souhaitent visiter le centre de Corleone, il faut entrer par le nord de la ville, via Giuseppe Verdi. De là vous poursuivrez pendant environ 1 km jusqu'au petit parking qui se trouve au bout du parc communal (sur la carte : point n°1).
Pour ceux qui veulent seulement admirer la cascade, il faudra tourner via Napoli et se garer au bout de 200 mètres sur le petit parking (point n°9).
Depuis le parking du centre, vous êtes à deux pas d'une des plus surprenantes attractions de la ville (il s'agit d'un village de 11 000 habitants) : le parc communal de Corleone (point n°2). Il mesure environ 4000 m² et mérite bien son nom de "Central Park" local.
A la différence de New York, Corleone n'avait pas besoin d'un poumon vert. Au temps des Arabes, au IXème siècle, c'était en effet le centre agricole de toute la Sicile. Un regard sur les images satellite ci-dessus vous aidera à comprendre que la situation n'a pas beaucoup changé depuis.
Corleone se trouve à seulement 10 km de la réserve naturelle de la Ficuzza. Le parc et la réserve sont incomparables : nous vous conseillons donc de les visiter tous les deux. Le parc est idéal pour aborder la ville de Corleone. Vous pourrez joindre l'utile à l'agréable en vous rendant à l'office du tourisme située à l'entrée du parc (point n°3).
Si vous vous promenez dans le centre de Corleone, vous vous retrouverez vite sur la place principale de la ville, la Piazza Nascè (point n°4). Francesco Paolo Nascè, un linguiste local du XVIIIème siècle, lui a donné son nom.
Il a oeuvré à la modernisation de la langue sicilienne, il est donc logique qu'il ne soit connu que de certains spécialistes. Il obtint vite une chaire à l'Université de Palerme, consacrée à son domaine d'étude.
La Piazza Nascè est l'un des symboles du féodalisme sicilien. La place délimitait auparavant la limite entre la ville et les terres avoisinantes. Les gabelloti s'y présentaient à l'aube pour recruter les travailleurs des champs.
Il y avait alors beaucoup d'agriculteurs sans terres. Ils durent attendre jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour qu'ait lieu la réforme agraire qui devait leur redonner un peu d'espoir. Aujourd'hui, il n'y plus de mafiosi, ni de travailleurs agricoles sur la Piazza Nascè.
Juste en face du parc se trouve la Piazza Garibaldi, le coeur du centre historique de Corleone (point n°5). Comme dans la plupart des villages de Sicile, la place principale accueille la mairie, l'église et quelques bars.
Ces derniers jouent beaucoup avec la fascination qu'exerce la mafia sur les touristes. Vous verrez de nombreuses images du Parrain. Une image attire particulièrement l'attention.
C'est celle d'Al Pacino interprétant le rôle du jeune Michael Corleone au moment de sa première visite en Sicile. En chemise, avec sa veste sur l'épaule, comme sur la vidéo ci-dessus. Le propriétaire du bar est un as du marketing – il montre aux touristes ce que ces derniers s'attendent à trouver. Bien que le film n'ait pas été tourné à Corleone...
Piazza Garibaldi, toutefois, la mairie prend la question plus au sérieux. Au point de demander, en 2012, des excuses pour le passé mafieux de la ville.
Comme on l'a vu au début de ce chapitre, le mot mafia renvoie à plusieurs aspects à Corleone : d'un côté, on utilise les clichés pour attirer les touristes, de l'autre, on médite sur la violence autrefois en vigueur dans la ville.
C'est de ce deuxième aspect que s'occupe le musée de la Mafia (CIDMA, Centre International de Documentation sur la Mafia et le mouvement antimafia), situé à quelques pas de la Piazza Garibaldi. Le musée se divise en deux parties. L'une s'intéresse à la criminalité en général, l'autre s'adresse surtout aux visiteurs étrangers et leur délivre un double message.
Le premier pourrait être : mafia = terreur. On y voit des images tragiques de Corleone et de Palerme dans les années 70 et 80. On se croirait presque au Moyen-Orient.
Le second retrace le fameux Maxi-processo – le plus grand coup jamais réussi par la justice contre la mafia sicilienne dans les années 80. Environ 400 affiliés furent arrêtés d'un seul coup et enfermés dans des prisons de haute sécurité. Le message était clair : le système judiciaire peut vaincre la mafia.
Ceci dit, pour ceux qui n'aurait pas l'envie d'alourdir leur séjour avec ce genre de considérations, il est recommandé de passer cette étape et de se rendre directement dans le centre ville, où vous attend une atmosphère particulièrement conviviale.
A quelques mètres du Musée de la Mafia se trouve le vieil hôpital de Corleone (point n°7), reconverti depuis peu en centre culturel. D'habitude, les hôpitaux sont le dernier endroit où on aimerait passer des vacances... mais celui-là vous intéressera, à cause, justement, de ses liens avec la mafia locale.
C'est au médecin de Corleone Michele Navarra qu'on doit cette réputation. Ce dernier avait des méthodes plus que brutales : en 1946, il a assassiné son supérieur pour devenir directeur de l'hôpital à sa place.
L'hôpital est devenu l'un des bastions de la mafia, si bien que pendant les travaux de restructuration, on a retrouvé de nombreuses armes à feu. Dans un tel climat de violence, il ne faut pas s'étonner si Michele Navarra s'est retrouvé avec deux balles dans la poitrine. En 1958, deux jeunes rivaux de la mafia ont ainsi commencé leur ascension dans le monde du crime. Il s'agit de Salvatore Riina, aka Toto, et Bernardo Provenzano. Deux noms qui résonnent encore de manière tragique pour les siciliens.
De 1993 à 2006, Riina et Provenzano ont été remis à la justice : ils avaient tous deux plus de 80 ans et passèrent la fin de leur vie dans une prison de haute sécurité.
Outre l'action pénale, la justice sicilienne dispose d'une autre arme très efficace pour combattre la mafia : la confiscation des biens et des propriétés. Son principal objectif et de priver le tissu mafieux de ses moyens financiers. Les propriétés expropriées sont ensuite mises à disposition des initiatives antimafia.
L'une des plus célèbres d'entre elles est celle dont s'occupe Don Luigi Ciotti, qui a fondé “Libera” en 1995. Dès lors, d'innombrables terres et vignes, de Palerme à Corleone, ont été sorties du circuit mafieux. Leurs produits sont vendus dans toute l'Europe sous le label Libera Terra.
Un point de vente vous attend également à Corleone, la Bottega della Legalità (point n°8). Comme vous pourrez le déduire du nom, ce bâtiment a été confisqué à la mafia, plus précisément à Bernardo Provenzano. Les produits sont de grande qualité et garantie 100% antimafia!
Nous avons commencé notre voyage à Corleone en parlant de la beauté de la nature alentour. Près de la limite orientale de la ville, vous pourrez découvrir la merveilleuse Montagna Vecchia ("vieille montagne").
Comme toutes les montagnes de Sicile, cette dernière accumule les eaux de pluie pendant l'hiver. Comme la montagne tombe à pic sur la ville de Corleone, des cours d'eau se forment (sur la carte : point n°10).
Autrefois, on utilisait cette eau pour actionner un moulin qui permettait à Corleone de produire le grain, le froment et la farine dont elle avait besoin.
On cultive encore ces céréales à Corleone, mais cette cascade est aujourd'hui l'une des attractions touristiques de la zone. C'est un spectacle magnifique, et une bonne raison de se rendre en Sicile pendant l'hiver.
En allant vers Corleone, vous passerez dans l'une des plus belles réserves naturelles de Sicile, la Réserve Naturelle du bois de la Ficuzza - Rocca Busambra, Bosco del Cappelliere et Gorgo del Drago (sur la carte : point n°11).
Pour plus de commodité, nous l'appellerons tout simplement Réserve Naturelle de la Ficuzza, d'après le nom de la montagne située au coeur de la réserve. Elle est surtout connue pour son palais, particulièrement impressionnant.
Le palais a été construit à la fin du XVIIIème siècle par le roi du Royaume de Sicile. Le choix du lieu n'a pas été laissé au hasard : le paysage vallonné de la forêt était idéal pour les chevauchées du roi : ni trop plat, ni trop incliné.
C'est pour cette raison que Ficuzza est aujourd'hui une destination idéale pour les amateurs de randonnées et d'excursions. Pour les experts, il y a la Rocca Busambra. Pour grimper ce sommet de plus de 1600 mètres, mieux vaut ne pas souffrir de vertige. N'oubliez pas de prendre de bonnes chaussures et un bâton.
Et ce n'est pas tout! Ceux qui veulent plus d'aventure pourront s'inscrire au groupe de canyoning de l'Association des Alpinistes de Sicile, et s'amuser dans les chutes de la Gorge du Dragon. Pour ce faire, il faut se rendre sur place en hiver ou au début du printemps.
Entre Ficuzza et Corleone, nous vous conseillons de faire un petit détour intéressant par la campagne. Sur la carte ci-dessus, au point 12, vous vous retrouverez devant une surprenante petite église.
Et cette dernière se trouve au milieu de nulle part. Comment est-elle arrivée ici?
Elle a été construite sur le terrain qu'on appelait autrefois "Strasatto". Au XIXème siècle, ce dernier a été loué par un éleveur de bestiaux appelé Lo Jacono, qui chargea un jour son fils d'y construire une étable.
Il se mit rapidement au travail et commença à apporter le matériel sur place. Mais en arrivant, il trouva une grande pierre carrée, gravée à l'effigie de Marie du Rosaire. Ils décidèrent alors de construire une base pour poser la pierre et l'enceinte de l'église. Ils s'aperçurent ensuite que dans ce climat aride, une source avait commencé à jaillir...
Et il s'est avéré que cette eau mystérieuse avait des vertus curatives. Elle permit notamment de sauver un troupeau entier, dévasté par une grave épidémie. La nouvelle parvint jusqu'aux oreilles du roi qui, souffrant d'une douleur au genou, se rendit à la source pour prier et boire. Il se releva, guéri, et revint au palais. Pour exprimer sa gratitude, il offrit 20 hectares de terre à l'archevêque pour la construction d'un sanctuaire.
Le roi, cherchant à assouvir ses ambitions politiques, promit également d'offrir au sanctuaire les restes du terrain de Tagliavia. Le terrain du sanctuaire atteint les 60 hectares, et le roi entreprit une campagne pour la construction d'une église. Plusieurs années plus tard, le 1er mai 1845, fût inauguré l'actuel sanctuaire de la Madone de Tagliavia.
On peut croire à cette histoire de miracle. Mais il est bien certain que le roi offrit 80 hectares de terre à l'archevêque de Monreale. Il ne vous reste plus qu'à admirer le sanctuaire.
Autrefois, les moines s'occupaient de l'entretien du sanctuaire et vivaient dans l'Eglise. Aujourd'hui, c'est l'association des Soeurs des Cinque Pietre qui s'en charge. Les "cinq pierres" font référence entre autre à Saint-François d'Assise, protecteur des animaux. Ne soyez pas surpris si vous rencontrez un chien ou un âne sur la route du sanctuaire.
De retour de votre visite à Corleone, pensez à bien terminer la journée devant un plat de pâtes à la carbonara.
Mais d'où viennent les ingrédients qui ont servis à les préparer?
Dans le meilleur des cas, ils proviennent de la Bottega della Legalità de Corleone. Vos pâtes proviennent alors de l'agriculture responsable.
Malheureusement, l'agriculture de Sicile a toujours été liée à la mafia. Si dans toute l'Europe, à partir du XVIIIème siècle, le féodalisme disparaissait, les barons de Sicile s'agrippaient encore à leurs privilèges. Ils confièrent la gestion de leurs terres aux gabelotti, et autant dire que ces derniers s'intéressaient peu à la modernisation de l'agriculture. Ils cherchaient surtout à tirer parti des travailleurs sans terre. Ces derniers ont souvent cherché à se rebeller, mais il n'y avait rien à faire contre les gardes armées des gabellotti, les Campieri, reconnaissables à leurs bérets et fusils.
Mussolini fût l'un des premiers à chercher à mettre fin à ce système. Ce qui le poussait à combattre la mafia, c'était surtout sa volonté de produire d'avantage pour nourrir les troupes en campagne en Afrique.
Pour mater le pouvoir mafieux, il nomma le sévérissime Cesare Mori comme préfet. Pour promouvoir l'agriculture en revanche, il décida de confier les terrains inoccupés aux paysans sans terre. De nouvelles villes furent construites pour ces derniers. L'un d'entre eux, Borgo Schiro, se trouve aux portes de Corleone.
Comme on le sait aujourd'hui, les ordres de Mussolini n'étaient pas toujours très efficaces. Après sa chute, la mafia se donna beaucoup de mal pour reprendre l'intégralité de son pouvoir et les villes de Mussolini devinrent de véritables villes fantômes. Dans la vidéo ci-dessus, vous pourrez voir à quoi ressemble aujourd'hui Borgo Schiro – un lieu qui vit naître les premiers mouvements antimafia.
Comme nous l'avons vu dans le paragraphe précédent, la guerre livrée par Mussolini à la mafia n'a pas rencontré le succès escompté. De telle sorte que Corleone, après la seconde Guerre Mondiale, est devenue l'un des bastions de la mafia sicilienne.
Les parrains des années 60 venaient tous de Corleone. Ils régnèrent avec violence sur les familles palermitaines et creusèrent leurs propres tombes. L'Etat italien était décidé à faire les comptes : la mafia réagit comme à son habitude, en multipliant les attentats contre les policiers, les juges et les magistrats, dans une escalade de violence qui provoqua jusqu'à l'intervention de l'armée.
En parallèle, furent adoptées de nouvelles lois sur la protection des témoins. Le but de celles-ci était d'attirer les repentis. Ces derniers étaient l'arme la plus efficace de la lutte antimafia. Grâce à leur collaboration, on parvint à mettre à jour les structures de la très secrète Cosa Nostra. L'une des lois essentielles de la mafia, à savoir l'omertà, commençait à disparaître.
Le vieillard qu'on voit sur la photo ci-dessus s'en était rendu compte avant tout le monde. Il s'appelle Bernardo Provenzano, et c'est le dernier des parrains de Corleone. Sur la vidéo, vous pouvez voir son arrestation, survenue le 11 avril 2006. Mais ne vous y trompez pas, il ne mérite aucune compassion. Avant de s'apercevoir que la violence est contreproductive pour la mafia, Provenzano a été l'un des grands promoteurs de la stratégie terroriste. Aujourd'hui, il purge sa peine dans une prison de haute sécurité.
Si vous souhaitez visiter le lieu de son arrestation (sur la carte : point n°14), attention": l'endroit ne présente aucun intérêt particulier. Vous pourrez simplement voir la bicoque et l'étable comme sur la vidéo. C'est là que vivait ce Parrain multimillionnaire... Aujourd'hui, la quasi totalité de ses biens ont d'ailleurs été confisqués.
Don Vito Corleone. Pas étonnant que Mario Puzo ait choisi ce nom pour le protagoniste de son roman.
Il s'est beaucoup documenté pour l'écrire, et le nom de Corleone n'a cessé de surgir au cours de ses recherches. Cette ville a été le bastion de la mafia dans les années 60.
Il était donc logique d'utiliser ce symbole pour caractériser une famille mafieuse, même si ce nom n'existait pas à Corleone. Pour plus de vraisemblance, Mario Puzo a imaginé une histoire qu'on pourrait résumer de la façon suivante : En 1901, un certain Antonio Andolini avait osé manquer de respect au boss de Corleone, Don Ciccio, et le paya de sa vie. Son fils Paolo, qui avait juré de se venger, fût tué par Don Ciccio le jour des funérailles.
La veuve d'Antonio s'adressa à Don Ciccio et le supplia d'épargner son autre fils, Vito. Mais Don Ciccio refusa. Cette dernière attaqua Don Vito avec un couteau et parvint à faire gagner un peu de temps au petit Vito pour qu'il puisse s'échapper. Les fidèles de Don Ciccio tuèrent également la veuve d'Antonio.
Le petit Vito, avec l'aide de sa famille, parvint à prendre un bateau pour l'Amérique. Une fois à Ellis Island, l'officier de l'état civil fît une confusion entre le lieu de naissance et le nom de l'enfant, qui devint ainsi Vito Corleone.
Don Ciccio aurait pu se donner plus de mal et tuer le petit Vito. C'est ce que montre la vidéo ci-dessus : Vito Corleone, interprété par Robert De Niro, retourne en Sicile et rencontre le vieux Don Ciccio.
Le reste de l'histoire est connue.
On peut se demander si le Parrain est une simple histoire, la réalité n'est pas si différente : les parrains de Corleone, pour se venger, ont éliminé des familles entières, sans scrupules, devant des femmes et des enfants.
La réalité dépasse parfois la fiction. Certains ont reproché au Parrain de donner du prestige, voire du charme, aux criminels mafieux.